Gladiator

Résumé :

Maximus est un grand combattant fidèle à l’empereur Marc Aurèle. Cette complicité qui lie ces deux individus va attiser la jalousie de Commode le fils de l’Empereur, puisque son père avait prévu de désigner Maximus comme prochain dirigeant de Rome. Commode va alors tuer son propre père. De justesse Maximus parvient à s’échapper, néanmoins sa femme et son fils sont sauvagement assassinés.

Vendu comme esclave auprès de Proximo pour devenir gladiateur, Maximus met en place sa vengeance contre Commode, notamment grâce à la soeur de celui-ci, Lucilla, mais aussi à Juba, esclave et gladiateur lui aussi.

La fidélité historique :

Le film met en scène de nombreux personnages historiques tels que l’Empereur Marc-Aurèle, son fils Commode, Lucilla ou encore Maximus. Mais le film ne reproduit pas leur exacte biographie. Il s’écarte donc de la réalité historique sur certains points comme les circonstances de la mort de Marc Aurèle et de Commode. Marc Aurèle n’a jamais été étranglé par son fils mais serait mort de la peste à l’âge de 60 ans. Concernant la mort de Commode, on ne fait pas mention d’un ultime combat avec un dénommé Maximus. De ce fait, les circonstances de la mort de Marc Aurèle et celle de Commode ont été imaginé pour le film.  C’est également le cas pour le personnage de Maximus qui n’a pas existé mais a été inspiré par d’autres personnages historiques notamment les gladiateurs dont il prend les principaux traits physiques et psychologiques : il mène des combats dans l’arène, il est doté de courage, de bravoure, et de détermination afin de conserver sa vie qui est toujours en péril. Par cela  nous pouvons constater la référence historique car ce personnage peut être inspiré du plus célèbre des gladiateurs romains nommé Spartacus : lui aussi fut prisonnier, esclave puis acquiert le titre de gladiateur. D’ailleurs Maximus tout comme Spartacus, ont su se révolter contre leur maîtres respectifs c’est à dire Commode et Lentulus Batiatus.

De plus, le vrai Commode n’avait aucun goût pour les études ni pour la politique. Il ne s’intéressait qu’au cirque, laissant l’exercice du pouvoir à ses favoris plutôt qu’au Sénat qu’il combattait farouchement. Il a cependant rétablit les libertés accordées aux chrétiens sous l’influence de sa concubine chrétienne, alors que son père les avaient persécutés.

D’autres incohérences à la réalité historique surviennent des faits qui nous sont présentés dans le film. Marc Aurèle n’a jamais eu le projet de rendre le pouvoir au peuple ni au Sénat (qui n’était pas du tout considéré comme un représentant du peuple, plutôt de l’aristocratie).

Concernant la bataille germanique qui a lieu au début du film, cette bataille n’avait pas pour but d’étendre le territoire romain. Durant son règne, Marc Aurèle s’est uniquement efforcer de garder les frontières de l’Empire Romain en réprimant les attaques d’autres provinces.

Ce film présenté comme historique devrait nous apparaître comme un aperçu de la culture romaine. Mais cela n’est pas toujours le cas du fait de quelques erreurs comme la façon d’appeler les personnes ainsi que les lieux (on note des erreurs d’usages et parfois de latin). D’autres erreurs surviennent concernant le récit de bataille comme l’usage des armes ou de projectiles. Certaines stratégies de combat qui ne sont pas applicables par rapport au lieu de la bataille.

Le film reconstitue bien les lieux notamment par les décors comme l’arène, le palais, les champs de bataille ainsi que les vêtements (empereurs, gladiateurs, gouvernement, Sénat) et les ambiances. A l’époque de l’Empire, de nombreux jeux dans le cirque avait lieu dont les combats de gladiateurs que représente le film. Non sans erreurs encore une fois.

Bien que le film présente de nombreuses invraisemblances par rapport à la réalité historique, il reste fidèle à l’atmosphère de violence du IIe siècle ap J-C. En effet, les Hommes de l’époque n’accordaient pas beaucoup d’importance à leur vie en témoignent les combats de gladiateurs (Cf Maximus), et les nombreuses batailles. Marc Aurèle était connu pour être un philosophe notable qui a écrit ses Pensées. Une large réflexion sur la mort inspirée probablement de l’atmosphère de son époque est abordée dans son recueil. Ses pensées sur la mort sont résumés à travers dans le film, son fils spirituel Maximus quand il dit : “la mort nous sourit à tous, tout ce qu’on peut faire, c’est lui sourire à notre tour”.

Le film représente aussi très bien les conflits et complots politiques qui avaient lieu sous l’Empire. De nombreux assassinats avaient lieu pour la prise de pouvoir illégitime comme l’acte d’assassinat de Commode envers son père. Cette attitude peut être comparable à celle de Néron, qui n’a pas hésité à tuer l’ensemble de sa famille afin de ne trouver aucun obstacle au service de son ambition. A ce sujet, Commode pourrait très bien incarner l’image type du tyran que l’on a pu rencontrer dans l’histoire romaine (il est en effet une combinaison de plusieurs tyrans dans l’Histoire romaine même si Commode n’était pas dit un tyran du point de vue historique). Le thème du complot est aussi abordé dans le film, éventuellement inspiré du complot véritable de Lucilla contre son frère qui lui cause son exécution dans la réalité historique, il est vrai que dans le film Lucilla complote avec certains membres du Sénat contre son frère. Elle veut en effet, libérer Maximus et ainsi permettre le retour de la République. Son initiative est bien sûr découverte et sanctionnée. Il lui propose un mariage incestueux (fait qui s’éloigne encore de la réalité historique par rapport aux protagonistes mais Caligula qui a pu inspirer le personnage de Commode avait ce type d’impulsions).

On peut donc parler de “film historique” du fait de la fidélité à l’atmosphère sous l’Empire Romain et de nombreuses références à la culture romaine (même si elles ne sont pas toujours justes, sans doute au profit de l’intérêt dramatique c’est-à-dire sous le point de vue de l’action).